Né d’une initiative étudiante, memo! est une plateforme de diffusion des mémoires de DNSEP design graphique. Ce site a pour but de valoriser la recherche étudiante dans le champ du design graphique en France.
Reflet d’une rencontre - Vers une attitude de remédiation de la pratique artistique au sein du livre.
Axelle Aldon,
isdaT Toulouse, 2024
Ce mémoire propose de diriger votre regard vers une sélection de cinq publications renvoyant un regard subjectif, une interprétation extérieure à l’artiste. Les analyses de mise en forme et les poétiques de ces publications aspirent à mettre en lumière des attitudes de graphiste lors de sa rencontre avec l’artiste et sa pratique. Il sera question d’être attentif·ve à ce que le graphisme fait à l’art contemporain lors de son passage de l’espace d’exposition à l’espace du livre.
In the depths of the image
louise Cotte,
ESAD Orléans, 2024
Née dans les années 2000, je suis une enfant du numérique. Je peux voir mes premiers pas et entendre mes premiers mots sortir de ma bouche. Quand je rentre chez mes parents, j’allume l’ordinateur familial. J’ouvre aussi des tiroirs et des boîtes métalliques. Peu importe leur nature, j’y trouve des images. Ces représentations numériques, imprimées ou numérisées, un peu salies par le temps, me font apprécier leur matérialité. Aujourd'hui, évoluant à la surface de l’écran, ces images me semblent si éloignées de cet univers sensible. En étant créées partiellement par l’homme, ces images sont d’abord lues par les machines, synthétisées, décryptées, le tout au rythme d’un automatisme effréné. Plus qu’une qualité picturale, c’est la technologie de la haute résolution qui déferle sur nos écrans en sollicitant une forme de standardisation visuelle : moins d’espace, plus de rapidité de diffusion, et surtout moins d’affect visuel. La matière numérique constituant ces images est alors inaccessible et hermétique à tout œil humain.
ÉDITER LE GESTE - Faire, c’est avant tout regarder
Inès Rouatbi,
isdaT Toulouse, 2024
" Comment éditer et donner à voir le geste technique? À travers la pratique du tricot manuel, ce mémoire explore différents ouvrages et types de représentation du geste technique pour une transmission du savoir-faire au-delà de l’atelier. " En août 2023, le FabLab la Green Fabric (Bruxelles) me propose de concevoir des manuels d’emploi destinés aux utilisateur.ice.s dans le but de les rendre plus autonomes sur les machines mises à disposition. En rentrant de ce stage, m’est venu cette question: comment s’emparer des outils pédagogiques pour s’émanciper du rapport traditionel maître/apprenti au sein des ateliers dans le but d’apprendre, par soi-même, certains savoir-faire? À travers la pratique du tricot manuel, j’analyse dans ce mémoire les types de représentation du geste technique, passant du tutoriel vidéo à divers ouvrages de tric
Paysage. Échafaudage. Cavage. Fluage.
Elise Boivin,
ESAL Metz, 2024
Tout ça, à l’origine, c’est la recherche de mots que je pourrais poser comme des briques. Fondations de mon paysage, comprendre ce qui m’attire, moi, dans ces environnements que je ne comprends pas toujours. La nécessité d’une réponse plus précise qu’un parce que à certains pourquoi. Arrêter de répondre: je ne sais pas, mais les chantiers, les châteaux d’eau, les champs parfois et les montagnes aussi beaucoup. Ici, je cherche à visualiser les limites du paysage. Comme une ligne en pointillés sur une carte, ou le panneau qui indique le passage entre un pays et un autre, au bord duquel on s’arrête. Faire un pas à gauche et un pas à droite, ici je suis en France, ici je suis en Belgique. Où commence le paysage, et où prend-il fin ? Ici c’est un paysage, ici ce n’en est plus un. Chercher à entrevoir ces frontières physiques, si elles existent, mais aussi se figurer les limites invisibles qui s’établissent entre la perception singulière de deux, ou plusieurs individus sur un même espace.
Pop Mania(c)
Jérémy Breton,
ESAC Cambrai, 2024
Dans le cadre du mémoire, j'aborde plusieurs thématiques : les cartes à collectionner, les jeux vidéo, le catch américain, et le rap. Je partage ce qui est pour moi, mes premiers accès à l’art et au design graphique, mais aussi mes ressentis, une analyse sensible de premiers souvenirs liés à l’acquisition de carte, de jeux vidéo, ou de cd. À travers mes différentes collections, j’ai abordé le phénomène d’artification de ces thématiques et comment des artistes et graphistes se les sont appropriés. Ainsi qu’une liste assez personnelle d'expositions dédiées. Certain.e artiste se sont approprié ces thèmes principalement associés au genre masculin, afin d'aborder des questions de genre, d’identité et de représentation de genre.
Lignes veuves
Louna Bourdon,
ESAD Valence, 2024
« Ligne veuve » est un terme typographique utilisé pour désigner la dernière ligne d'un paragraphe qui commence sur une nouvelle page. Robert Bringhurst explique dans son livre Principes élémentaires de la typographie : une histoire des styles que, comme une veuve, aucun typographe ne veut d'une ligne isolée, triste et sans avenir. En 1994, Martha Scotford, une historienne du design américaine, a défini le concept d'une « histoire propre », idéalisée et majoritairement masculine, opposée à une « histoire désordonnée », confidentielle et majoritairement féminine. En juin 2022, j'ai découvert l'existence de Marie-Nicole Hérissant née Estienne (171?-178?), veuve de Jean-Thomas Hérissant, imprimeur du Roi. Marie-Nicole Hérissant a hérité de ce statut très privilégié après la mort de son mari, ce qui fait d'elle une anomalie féminine puissante dans notre histoire typographique, ce qui lui permit de mettre son propre nom sur la production de sa fonderie. Quelques décennies plus tôt, Kunigunde Baumann née Hauer et « Jane Doe » Schippel(ius) née Phöbenhauser ont poursuivi l'activité d'imprimerie de leurs maris décédés à Nuremberg et à Francfort, en imprimant des spécimens. Ces documents portent toujours les noms de leurs maris, au lieu des leurs, même des années après leur mort. Qui étaient ces femmes veuves, invisibilisées, qui ont acquis une reconnaissance tardive, entachée par le deuil et la perte ? Quelle a été leur implication dans la typographie de leur époque ? Sommes-nous, en tant que femmes, les vestales de l'histoire de la typographie ? Sous l’influence de cette histoire désordonnée, Lignes veuves prend tour à tour brutalement la forme de texte de recherche typographique, historique, de témoignages, de déclarations féministes, de citations littéraires et de trauma dumping. TW : mentions explicites d'agression sexuelle, de stress post-traumatique et de viol.
ZYTHOS : Le packaging dans la tendance craft
Clément Dengremont,
ESAC Cambrai, 2024
Prenant pour point de départ ma collection de canettes et de bouteilles. Ce mémoire traite de la question du packaging dans la bière craft. Tendance qui trouve son origine à Brooklyn à la fin des années 1990 avec la résurrection du style Indian Pale Ale et qui a totalement rajeuni l’image de la bière en arrivant en Europe à partir des années 2010. Avec cette tendance, on a pu voir le nombre de microbrasseries se démultiplier partout dans le monde entrainant une constante recherche d’innovation de ses dernières, que ce soit au niveau des recettes, mais également à travers le packaging. Depuis un lien très fort s’est construit entre bière et graphisme. Ce mémoire se veut comme un tour d’horizon non-exhaustif du graphisme dans la tendance craft à travers une analyse de ses codes, de ses acteurs, mais également de ses dérives.
Environnements et dispositifs interactifs hybrides - Une exploration des technologies immersives ludiques
Vaiana Massonnaud,
ESAD Orléans, 2024
Mon mémoire se construit autour du constat que nous vivons dans un quotidien qui entrelace à la fois des espaces réels, virtuels, matériels, immatériels, organiques, numériques, tangibles, intangibles… et que tous ces éléments structurent nos vies et nous permettent d’accéder à des perceptions et des situations inédites. Globalement, nous évoluons à la croisée de l'espace physique et de l'espace non-physique. Dans le premier, nous interagissons avec les éléments qui nous entourent et que nous pouvons toucher et manipuler. Dans le second, nous interagissons à travers des interfaces et des dispositifs qui créent un lien entre nous et ces espaces immatériels. Dans cette recherche, je me suis donc intéressée au concept d’hybridité qui résulte de l’articulation de ces deux espaces, et j’explore comment l'expérience hybride peut influencer notre perception physique et psychologique.
A Lot or Not
Louise Windenberger,
ISBA Besançon, 2024
Le culte de l’objet, une accumulation à outrance, une conser- vation spécifique, un glanage quotidien, le poids du multiple... Collectionner ou faire collection résulte d’une envie de donner une importance aux objets. Sitôt que l’objet est choisi, il occupe une place en tant que fragment d’un tout, d’un ensemble qui fonctionne et dépend de chaque élément qui le compose. C'est une manière de rendre visible, une façon de poser un contexte ou de porter un propos qui a du sens pour le collectionneur. Des artistes et des graphistes utilisent la collection dans leur travail pour faire valoir leurs idées, démontrer une situation ou mettre en lumière un propos... Ici, l'idée est de se servir du point de vue de graphiste où la collection apparaît comme un moyen pour produire et rassembler du contenu autant textuel qu’iconographique et de l’organiser, le mettre en valeur ou le détourner. Encore faut-il en définir le message et ses récepteurs.
Comète narratrice. L'horoscope vecteur de récit alternatif.
Jérôme Wieder,
ISBA Besançon, 2024
Comment réussir à être lu dans un milieu où l'on s'intéresse d'avantage à la forme qu'au contenu ? Comment faire exister les voix rendues muettes à travers des outils réappropriés ? Comment l'horoscope par sa forme, son contenu et sa magie peut déclencher des discussions et permettre un nouveau message, une nouvelle lecture. Je ne crois pas à l'astrologie, mais je crois en la poésie, en la littérature. L'horoscope me permet d'écrire, de toucher personnellement, et de partager des textes qui me sont importants. Je propose alors dans ce mémoire une proposition de détournement astrologique de l'horoscope, pour répandre l'écriture et changer la vision de cette dernière. Comme un piratage, ce navire astral aborde les outils magiques et en prend possession pour contrôler et diriger. "Croire, c’est ce qui a relié les humains, ce qui les différencie du reste des êtres vivants. Cette capacité de se retrouver autour d’une croyance qui permet de faire groupe. Se retrouver par l’informe par ce que lui même crée, fabrique pour se satisfaire lui-même, se donner les réponses à ce qu’iels ne comprennent pas. Nous, ici, on le regarde simplement, ce n’est pas le premier à chercher à trouver ses propres réponses, mais il est unique. C’est son histoire qui le pousse à continuer d’explorer, à pousser le récit pour qu’il passe à travers les vitres des autres."
Écrire en Afrique : Entre sauvegarde et nécessité de créer
Juliette Agbo Sonan,
ESAD Amiens, 2024
Dans une démarche de partage culturel, ce mémoire ouvre une fenêtre sur les productions mises à l’index au sein des sociétés d’Afrique subsaharienne et cherche à rendre visible l’acte d’écriture vernaculaire en terres africaines. Dès la fin du XIXe siècle, l’Afrique est massivement divisée et soumise par les forces impérialistes, marquant ainsi le début de l’ère coloniale et de l’effacement progressive des créations culturelles. Entre surimposition des langues coloniales et utilisation forcée du système d’écriture latin, le continent africain et ses nombreux peuples n’ont cessé d’être perçus au fil du temps comme un seul et même territoire dépourvu d’écriture. Ce mémoire explore la notion même d’écriture dans ses diverses formes et s’engage à combler les lacunes occidentales en alimentant un bagage culturel nécessaire à l’appréciation et à la reconnaissance des productions du continent africain. Cet ouvrage, vibrant d’illustration, plonge au cœur des écritures au fil du temps depuis l’invention des premiers pigments en Zambie jusqu’aux préoccupations contemporaines d’encodage numérique.
Hidden Narrative: Strategies and Encrypted Languages of Feminist Resistance
Yichen Wei,
HEAR Strasbourg, 2024
This thesis delves into the subtle, often covert communication methods used by women to resist oppressive systems. It explores a range of historical and cultural contexts, highlighting how encrypted languages, symbols, and images have served as tools of resistance. The study examines ancient scripts like Nüshu and modern digital expressions, including memes and emojis, as well as the evolution of feminism and resistance in China. It also explores the role of art and digital platforms in feminist discourse.
How to be pretty ?
Aurore Tajan,
ESAD Pyrénées / Pau, 2024
How to be pretty - c’est ce que voudrait nous expliquer le tutoriel beauté. Les premiers objets identifiables comme tels apparaissent dans les années 30; ils reprennent en vidéo sur film 16mm ce que les guides de beauté imprimés prônaient jusqu’alors. Viennent ensuite les VHS et DVD de cours de maquillage professionnel à acheter ou à louer. L’arrivée d’Internet ouvre dans les années 2000 le genre aux amateur·ices, qui inventent de nouveaux codes jusqu’à l’identification du « monde de la beauté » sur les plateformes vidéos. Certain·es de ces amateur·ices deviendront d’ailleurs quelques années plus tard celleux qu’on appelle beautyguru; des YouTubeur·euses beauté devenu·es célébrités. Aujourd’hui encore, le genre du tutoriel beauté s’écrit sur les médias sociaux; avec son format vertical de moins de 90 secondes il est un haut lieu de la création de trend en tous genres. L’objectif de ce mémoire est de voir donc, en traversant un corpus de tutoriels beauté vidéos de 1937 à 2023, les évolutions techniques mais surtout idéologiques de ces objets. Si depuis les guides de beauté vidéos produits par des compagnies de cosmétiques, aux tutoriels amateurs postés sur les médias sociaux, un parallèle est possible. D’abord en observant si le développement de nouvelles technologies a influencé le format et ses modalités de diffusion. Mais aussi si l’arrivée d’Internet a ouvert les portes d’une redéfinition collective des standards de beauté. Ou si au contraire, la reproductibilité de ces tutoriels a entretenu les standards établis. Encore, si les modalités des plateformes de diffusion elles-mêmes jouent un rôle dans l’écriture des dits standards.
VU, l'actualité en images
Coline Malaman,
ESAD Pyrénées / Pau, 2024
En 1928, Lucien Vogel fonde le magazine photographique VU. Huit ans plus tard, Henri Luce acquiert le magazine étatsunien Life et en fait ce que l'on retiendra comme le premier magazine photographique. Pourtant, Henri Luce l'avouera lui-même à la radio, sans VU, Life n'aurait pas pu voir le jour. Ce mémoire entreprend une analyse formelle et une rétrospective historique pour comprendre comment VU a réussi, au début du XXe siècle, à se distinguer graphiquement et textuellement des revues de l'époque. Il explore la persistance de ses codes de mise en page audacieux et novateurs, qui continuent d'influencer les magazines contemporains.
2 EN 1, Le problème de la transmission du nom de famille : un abécédaire de solutions graphiques
Capucine Fasquel--Chabert,
HEAR Strasbourg, 2024
Prenant comme point de départ mon nom de famille, Fasquel--Chabert, je viens dans ce mémoire aborder la question de la transmission du nom de famille d’un point de vue graphique en rapport avec la loi. Comment, par des moyens graphiques et typographiques, repenser les enjeux de la transmission du nom de famille, quand deux deviennent un ? Comment faire rentrer la pluralité dans l’unicité ? Ce mémoire vient questionner notre système de transmission du nom encore très patriarcal, conservateur et normatif d’un point de vue graphique et juridique. La transmission du nom de famille n’est pas une question à la réponse évidente. Dans de tels enjeux de société, le graphisme peut redessiner des formats visuels et typographiques de mise en discours en les conformant à des définitions nouvelles, notamment issues du droit. Ce mémoire vise à ouvrir le débat, mettre en travail des solutions graphiques sans y apporter un point de vue définitif.
Il résonne encore au creux des vallées
Zoé Lauberteaux,
ESADHaR Havre, 2024
Les villes, les campagnes, les forêts, les prairies, les routes, les ponts, les cours d’eau… Balayer du regard le paysage, c’est percevoir les lieux qui attrapent la lumière. Entre les immeubles, en lisière des bois, le long des chemins et des rivières, il y a des horizons plus courts que d’autres, des espaces en retrait, des terrains en attente, des recoins oubliés, des reliquats non exploités. Percevoir le paysage, c’est aussi reconnaître ses ombres et ses creux, là où cette lumière est plus rare. Ce mémoire est un voyage au sein des marges, des friches et des ruines. Combien d’usines du siècle passé dressent péniblement leurs cheminées, cachées dans la pénombre, sombrant dans l’oubli ? Délaissées de nos mémoires et de nos territoires, les friches existent dans un entre-deux que Gilles Clément nomme le « Tiers paysage ». Que faire de ce qui disparaît dans l’ombre ? Doit-on laisser ces lieux anciennement industrialisés s’effacer ? Entre exploration de friches familiales et analyse d’une ruine universelle, ce mémoire questionne le rôle du designer graphique comme gardien d’un paysage mémoriel individuel et collectif.
L’écrit comme preuve d’authenticité : toujours une vérité à l’ère numérique ?
Chloé Dubos,
ESAD Amiens, 2024
L’écrit manuscrit a longtemps été érigé comme la preuve maîtresse en raison de sa permanence et de sa stabilité. Contrairement à la parole, il propose une forme tangible de communication, qui peut être référencée et réexaminée à tout moment. L’écriture, apposée sur le document, peut prendre une infinité de formes et exprimer une variété d’intentions, qu’il s’agisse d’une pensée, d’un sentiment, ou, encore, d’un engagement, reflétant ainsi la singularité et l’identité de chaque personne. Mais avec le développement des nouvelles technologies, la valeur authentique de l’écrit a été remise en cause. La virtualité et l’instantanéité ont remodelé nos interactions avec les mots. L’écrit est devenu éphémère, soumis à des altérations. Il convient donc de se demander si l’écrit constitue toujours une preuve d’authenticité à l’ère numérique. À travers une étude menée dans trois domaines reposant essentiellement sur l’écrit, j’explore des nuances complexes qui proposent une compréhension approfondie des défis contemporains, liés à la préservation de l’authenticité dans l’univers de l’écrit. Mon mémoire tend à ouvrir une réflexion sur la redéfinition de l’authenticité, à une époque où l’écrit peut être altéré en un simple clic.
À la marge : Réflexions sur les territoires troubles entre art contemporain et design graphique.
Emma Kildea,
ESAD Amiens, 2024
Lorsque le design graphique fait la rencontre explosive de l’art contemporain, il semblerait que l’ensemble de la communauté s’embrase autour de débats tumultueux. Lorsque le graphisme s’aventure dans ces « territoires troubles », qu’advient-il réellement ? À travers l’étude des différents cas de figure où les deux pratiques se rejoignent, ce mémoire présente l’analyse des différents discours ainsi que les collaborations qui peuvent découler entre les acteur·ices du graphisme et de l’art contemporain. À la suite d'un stage au FRAC Picardie, je me rends compte que la relation entre le design graphique et l'art contemporain est une thématique qui me questionne depuis plus longtemps que je ne le pensais. Le DNSEP à l'Ésad d'Amiens présente donc pour moi l'occasion d'enfin réfléchir et écrire sur cette thématique qui me tiens à cœur, et de déceler les différents enjeux des pratiques rassemblant ces deux domaines; souvent à la marge de la création graphique plus classique. La citation qui suit ne saurait mieux résumer la pensée qui a animé mon écriture : « C’est dans la confrontation avec le monde de la création que se pose de la manière la plus aiguë cette question du rôle du graphiste, ou du moins est-ce le contexte sans doute le plus pertinent pour la poser. N’est-ce pas aussi dans ces domaines que les graphistes peuvent, plus qu’ailleurs, être incités à aller au-delà des formules convenues, à expérimenter, à questionner l’ordre des choses graphiques, voire à participer à la création elle-même ? [...] La figure du graphiste et celle de l’artiste peuvent tour à tour se rapprocher, diverger ou se confondre. » Sandrine Maillet et Anne-Marie Sauvage, Graphisme et création contemporaine en France dans les années 2000.
Ciao, une vue fantomatique sur les objets du design graphique
Roxanne Anèse,
ESAD Reims, 2024
Ciao est un mémoire, un fantôme. Le début des adieux à une école, à une façon de faire. C'est une histoire d'amour que je raconte au travers d'objets fragiles, transparents, semi-absents. Des objets qui, dans leur disparition, anticipent et préviennent la nôtre. Loin de la déprime, je lance des blagues et analyse des fantôme-bananes sur lesquels on peut glisser parfois.
Au-delà du mur de son : La rave, de l'expérience à la culture
Julie Doriath,
ESAD Amiens, 2024
Boum, boum, boum. Ce mémoire expose une vision approfondie de la rave, afin que vous, lecteur·ices, ayez un regard plus juste sur ce phénomène. J’ai tendance à dire que « la rave a dépassé la rave ». Dans le sens où elle est allée au-delà d'elle-même dans ses mutations. Il s’agit de poser un regard critique sur cette expérience qui mute vers une culture à part entière, et de tenter de dépasser les stéréotypes sur ce mouvement pourtant riche. Mes réflexions permettent, dans un premier temps, de justifier la nécessité de considérer la rave comme une culture, puis comme une culture artistique et de design, jusqu’à comprendre et questionner sa présence dans les institutions d’art. Je mène une enquête sur le terrain qui me conduit des hangars bruts jusqu’à la découverte de nouveaux formats de fêtes. En parcourant le voyage initiatique du mouvement d’après l’expérience de ses acteurs et de leurs initiatives, je dresse ainsi le tableau de la rave protéiforme. À travers les battements de la musique, tentons d’entrevoir de nouvelles façons d’appréhender et d’apprécier la rave.
Archive Invisible
Céline Lemaire,
ISBA Besançon, 2023
Il y a, dans le monde, des lieux, où sont préserver toutes les graines du monde. Des lieux où certains les classent, les répertorient, les comptent, les analysent... Pourquoi ? C’est une question que je me pose, tout au long de ce mémoire. Entre fiction et réalité, j’y mentionne des banques de graines, comme celle du Svalbard en Norvège, de la ferme de Navdanya, fondée par Vandana Shiva ou encore du «catalogue des espèces et variétés». Dans «Archive invisible», j’explore les différentes raisons et manières de préserver des graines, les archives comme témoins du passé, la censure, ou encore les différentes missions des banques de graines, d’échanges et de partages, mais aussi, de l’industrie capitaliste de ces mêmes graines.
Montrer, regarder et penser par l'image
Arthur Chaput,
ENSBA Lyon, 2023
Le travail des artistes iconographes repose sur l’appropriation et la collecte d’images trouvées, collectées, classées et réorganisées. De cette pratique méticuleuse peut émerger la question de la réexposition, c’est-à-dire montrer ce qui a déjà été montré auparavant. L’enjeu pour ces praticiens étant de réinsérer ces images dans des contextes d’apparition inédits. Seulement quels effets cela peut-il produire ? Il s’agit de définir et de comprendre les multiples effets que cette réexposition engendre sur notre perception des images, ainsi que sur la signification des images entre elles, via ses différents supports et dispositifs de monstration. Ces derniers allant de l’objet éditorial à l’espace d’exposition, en passant par l’écran numérique. Que nous disent ces images sur notre façon de voir? Comment performent-elles et par quels moyens le font-elles ? À une époque où l’image est devenue omniprésente et surtout largement reproduite, c’est ce que certains artistes, photographes et designers tels que Julie Peeters ou Jonathan Monk aiment à expérimenter et à questionner dans leurs pratiques.
Réparer les ruines de Babel
Manon Guichard,
ENSBA Lyon, 2023
Si l’on se réfère à la Bible, au commencement, Dieu donne au premier homme le langage. Ce cadeau divin, appelé langue adamique, est commun à tous les hommes. Ce n’est qu’après la destruction de la tour de Babel, narrée dans la Genèse, que les idiomes deviennent multiples, et que la compréhension universelle disparaît. Retrouver la langue adamique, considérée comme parfaite car divine, est un idéal. Sa quête est une obsession de toutes les époques, et si les hommes de l’Antiquité et du Moyen Âge tentent de la trouver parmi les langues existantes, les lettrés des Lumières, eux, cherchent à la créer de toute pièce. La mise au point de pasigraphies, littéralement des «écritures pour tous», est un moyen pour leurs créateurs d’entamer cette recherche de l’universalisme linguistique. Une question demeure : cette quête n’est-elle pas illusoire, voire futile ?
La notion d'appropriation au cœur du design graphique militant de la 4e vague féministe française
Salomé Rebierre,
ESAD Pyrénées / Pau, 2023
Mentionnée dès 2005 par la journaliste Pythie Peay dans un article dans lequel elle la décrit comme axée sur la justice sociale et les droits civils, la 4e vague est souvent considérée comme débutant en 2017 avec la déferlante #MeToo. Marquée par la massification des médias sociaux, ses sujets de prédilection sont le harcèlement au sens large ainsi que la culture du viol. Elle est décrite comme provocatrice, irrévérencieuse voire insolente, en tous cas plus que les autres vagues. En son sein, les militant.e.s parviennent à s’approprier les images et les mots de l’époque pour en faire des outils de lutte. Dans ce mémoire, je me suis penchée sur les divers codes typographiques, iconographiques, symboliques ou encore terminologiques que les militant.es ont sû s’approprier et détourner à leur avantages, en puisant dans le design graphique mais aussi la culture populaire à travers le cinéma, les réseaux sociaux, les mythes, la littérature, la culture internet, les gifs, les mêmes, les séries, etc. Je traite aussi de la façon dont le design graphique et les idées des vagues féministes précédentes se sont poursuivis ou non au sein de l’actuelle ainsi que les nouvelles formes militantes qui ont émergé avec l’utilisation des médias sociaux et d’Internet. L’appropriation constitue en effet un outil de création visuelle et vecteur de messages abordables et compréhensibles, faisant prendre conscience aux femmes et aux minorités de leur propre agentivité au sein de cette 4e vague.
Expressivité discrète
coline houot,
ESAD Valence, 2023
Lorsque j’emprunte ou achète un livre, j’ai le réflexe d’examiner l’objet sous tous les angles : la couverture, le type de reliure et de papier, la composition du texte dans la page, le caractère typographique utilisé… Cette manie m’a conduite à vouloir étudier de manière approfondie la typographie, ses utilisations, les théories qui leur sont afférentes, les réflexions menées à ce sujet. À la différence d’une étude historique, ce mémoire, réalisé en Web to Print, présente des aspects de la typographie ayant suscité mon intérêt. Ma réflexion se compose d’une succession de rencontres diverses, ayant contribué à nourrir une question plus large : ça serait quoi dessiner un caractère typographique aujourd’hui ? Interrogation qui découle de la lecture de l’article “We don’t need new fonts…” écrit par Peter Bil’ak, typographe créateur de la fonderie Typotheque et membre de l’Alliance Graphique Internationale. Il nous dit : « Il est temps de réfléchir à nos motivations de dessiner de nouveaux caractères. Bien qu’il n’y ait aucune raison de créer de nouvelles fontes sans inspiration, il existe néanmoins des typographies qui n’ont pas encore été réalisées et dont nous avons besoin. » (Peter Bil’ak, “We don’t need new fonts…”, 8 Faces, no3, 2011)
Mode prospective et Art : un futur organique
Elodie Shao,
ESAD Amiens, 2023
Avec les enjeux de notre époque : technologiques, écologiques, économiques et éthiques, de quelles manières tendons-nous aujourd’hui à expérimenter la mode et la création textile ? Nourri par des références artistiques parlantes de notre époque anthropocène, ce mémoire aborde la mode prospective. Il apporte un regard sur des approches novatrices en termes de créativité et de durabilité dans la production vestimentaire, donnant le ton du devenir de la mode. Des designers s’emparent de nouveaux outils, croisent le travail manuel à l’utilisation de machines, ou encore recomposent avec des textiles récupérés dans une démarche responsable. Ces hybridations donnent lieu à des habits singuliers, voire poétiques. La pratique des créateurs est enrichie par la rencontre avec divers domaines d’ingénierie, comme le génie biologique et l’informatique. Ainsi, les connaissances technologiques et biologiques acquises au cours des derniers siècles peuvent être investies dans la recherche plastique, tout aussi bien que l’élaboration de solutions plus respectueuses de l’environnement et de l’humain.
Web et Design
Thibault Junca,
ESAD Pyrénées / Pau, 2023
"Web et Design" est un mémoire s'intéressant aux spécificités des rencontres entres les pratiques du web et du design graphique, au-delà du seul webdesign. Il cherche notamment à comprendre comment le web peut permettre de penser différemment le design graphique afin de se rapprocher des différentes utopies sociales dévellopées tout au long de son histoire. Ce mémoire prend la forme d'un site web protéiforme. Chaque partie est pensée comme un site web à part entière et possède une mise en forme spécifique au sujet développé.
Du mycélium aux pratiques symbiotiques : à l'aube de nouveaux paradigmes
Alec Vivier-reynaud,
ENSAD Paris, 2023
Toute substance organique devient un jour acte de décomposition et de lutte, il serait tentant de suivre la courbe logique de l’évolution, le mycélium, lui, n’est pas qu’une parenthèse dans l’histoire. La cosmologie fongique offre des perspectives au combien positives à explorer. Enfant, mes pas rencontraient souvent ceux de ces excroissances sur le sol forestier. Ma grand-mère et moi avions cette habitude, celle de se promener quotidiennement parmi ces derniers. Je les voyais de mes yeux, ces [mondes-en-train-de-se-faire] qui nous enserrent. Figure biologique de la symbiose, le mycélium s’amuse des liens avec autrui, et les transgressent sans distinction de frontières ; un véritable symbole d'un dynamisme du temps qui pousse sur des sols calcinés, aide les arbres à repousser, peuple nos assiettes et crée des communs latents précaires. Faire corps-à-corps avec le mycélium pourrait-il nous aider à reconsidérer et ouvrir nos modes d’existences ? Dans quelle mesure l’inclusion d’organismes vivants peut-il contribuer aux disciplines design et les faire entrer dans des dynamiques mutatoires ?
J'ai écrit un mémoire sur les mèmes
guillaume vrignaud,
ESAL Metz, 2023
Le mème est un outil au même titre que nos smartphones. La communauté qu’est le numérique s’auto-gère et s’auto-alimente. Elle donne matière à réfléchir, à débattre, à reprendre, à refaire, à démonter, à créer, à améliorer. L'échange permanent, d’un espace où tout le monde se rencontre amène donc nécessairement à questionner l’auctorialité. Où s’arrête la frontière entre la création, le partage et l’appropriation ? Ce mémoire se fonde sur une recherche d’identité à travers une prise de positionnements entre le privé et le public, l’amateur et le professionnel, le drôle et le sérieux.
Jamais lien sans l'autre : la ligature, une étreinte typographique
Héloïse Blume,
ENSAD Paris, 2023
Il me semble que nous sommes sensiblement tous·tes réceptif·ves aux liens qui se tissent entre chacun·e dans ce monde que nous partageons. André Breton affirme que « la rencontre arrive lorsqu’elle transfigure deux personnes ». Pour peu que nous y soyons ouvert·es, chaque rencontre conduit à nous adapter, nous rend malléables et mène alors à une connexion entre l’autre et soi. La rencontre devient créatrice. Ligature, vient de ligatura, du latin ligare qui signifie « lier ». Nous le définissons comme la fusion de deux, trois graphèmes voire plus, d’une écriture pour en former un nouveau. Les caractères deviennent alors inséparables et indissociables. Ils ne forment qu’un. Ils se fondent l’un dans l’autre, menant ainsi à une métamorphose de ce qu’ils étaient indépendamment. Nous pouvons, ici aussi, parler de rencontre. La ligature devient alors une métaphore du lien entre deux êtres entrant en symbiose. Du geste, en passant par la voix, menant à la rencontre, ce mémoire de recherche aborde la ligature en typographie sous plusieurs angles dans la volonté d’apporter un éclairage sur cette spécificité typographique. Est-elle un savoir typographique qui se perpétue, un appel au souvenir ? Comment dire la ligature ? Quelle place occupe-t-elle dans le langage oral ? La ligature peut-elle être la retranscription d’un sentiment abstrait ? Quelles sont ses approches symboliques ? Qu’en est-il des ligatures au-delà de la culture occidentale ?
Calligraphie pour l'ordinateur
Elisa Garzelli,
isdaT Toulouse, 2022
La création typographique est prolifique, les projets de dessin de caractères sont nombreux et variés, mais majoritairement dédiés à l'écran et surtout à l'imprimé. Un autre terrain est encore peu développé bien que la demande soit importante : les typographies pour la gravure de lettres. Alors que les outils numériques de création de caractères sont à même de composer pour l’un ou l’autre domaine, la gravure de lettre est très peu investie par les typographes.
L'objectif, étude des missions photographiques françaises
Suzanne Rouzeau,
ENSBA Lyon, 2023
Les missions photographiques en France sont initialement des commandes publiques passées à des photographes, dont le rôle est de produire des images pour documenter le patrimoine. Ils visent l’objectivité, au plus proche du réel. Mais peut-on rester neutre quand on doit être « objectif » ? En France, la première mission héliographique de 1851 a entraîné la restauration de nombreux édifices. Plus tard, les photographes engagés par la DATAR (Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale) dans les années 1980 ont suivi des cahiers des charges très précis. Mais sont-ils pour autant parvenus à rester «neutres» ? Cette mission, qui consiste à valoriser le paysage français, oriente les photographes en indiquant des manières de procéder. Les missions photographiques ont également un rôle déterminant dans la conservation mémorielle et architecturale du patrimoine et ce depuis, on l’a noté, la seconde moitié du XIXe siècle. Presque deux siècles plus tard, Eric Tabuchi et Nelly Monnier entreprennent une autre type de mission, celle-ci auto-commissionnée, la création de l’Atlas des Régions Naturelles. À travers ce projet, ils photographient des édifices vernaculaires, parfois abandonnés, et jouent entre l’existant et l’imaginaire du paysage. Si les photographies sont témoins d’un instant, d’un cadrage et d’une personne derrière l’objectif, alors peuvent-elles tendre à la neutralité qu’exigerait une mission, privée ou publique ?
D'une page à l'autre : de l'objet livre à sa forme numérique, & de l'écran au papier
Jiajing Wang,
ESAD Pyrénées / Pau, 2023
Ce mémoire est consacré à l’exploration de nouveaux modes d’édition hybride, en examinant la conversion bidirectionnelle du papier à l’écran et de l’écran au papier. En d’autres termes, du papier à l’écran et de l’écran au papier, qu’est-ce qui se perd et qu’est-ce qui se crée dans l’hybridation de ces deux médias ? Et comment les designers graphiques abordent-ils ces enjeux ou y donnent-ils suite. La page joue un rôle important dans leur processus d’hybridation. Le terme page semble s’appliquer davantage à la définition d’un document imprimé avec des contraintes physiques. Cependant, lorsque nous parlons du Web, la définition traditionnelle de la page n'est pas encore suffisante. De l'objet livre à sa forme numérique, les publications numériques sont-elles délimitées par la page ? Dans le processus inverse du passage d'une page à l'autre : c’est de l’écran au papier. À mesure que le contenu passe du Web à l'imprimé, nous devons tenir compte des limites imposées par les formats physiques. Nous devons donc repenser la page, c'est-à-dire que la difficulté consistait à découper une page fluide en une page de taille fixe.
Littérature, Couverture & Signature graphique
Émilie Guesse,
ENSAD Nancy, 2023
" Faire une couverture c'est toujours faire d'après d'autres couvertures. " s.n Histoire des couvertures littéraires françaises, de l'apparition du livre broché au succès de la Blanche, du refus de l'illustration à sa popularisation. Quels sont les enjeux des signatures graphiques littéraires ? Quelles sont les maisons d'édition qui ont su se les approprier ?
Le croisement des lignes
Maëlle Ledu,
EESAB Rennes, 2023
Pour mon master, j’ai présenté un mémoire sur le dessin dans l’affiche contemporaine. J’ai divisé ma réflexion en deux grands axes. Dans un premier temps, je pose une définition de ce que je vais considérer comme du dessin au travers de mon analyse des supports, et je reviens sur les usages de celui-ci dans le design graphique en général. Le dessin est utilisé par de nombreux graphistes comme trace mentale de leur activité créatrice et comme support de réflexions préliminaires à un projet. Puis, dans un second temps, je m’appuie sur plusieurs sélections d’affiches de la Biennale internationale du design graphique de Chaumont. Au regard de ces sélections, je montre que dans la plupart des cas l’usage du dessin s’hybride, c’est à dire qu’il se mélange à d’autres techniques telles que la photographie et la typographie. Dans ma conclusion, j’interroge les frontières du design graphique, lorsqu’il mélange dessins, illustrations, peinture, photographie, typographie.
Le Labyrinthe de la Genèse - Un mémoire dont vous êtes l'hérosïne
Hugo Amenouche,
isdaT Toulouse, 2023
Attention, avant de commencer la lecture de ce livre vous devez savoir qu’il propose une lecture un peu particulière. Vous vous apprêtez à incarner un·e graphiste fraîchement diplômé·e et pourtant déjà désemparé·e, mais ne vous inquiétez pas, cela ne devrait pas durer (du moins si vous faites les bons choix). Le texte est découpé en plusieurs parties. Chacune de ces parties est numérotée. Tout au long de votre lecture vous passerez d’une partie à l’autre en suivant vos propres choix et l’ordre indiqué dans le texte. Vous devriez normalement pouvoir lire l'intégralité sans avoir à y penser, mais n’hésitez pas à noter les numéros par lesquels vous êtes passé·e pour en être sûr·e. Si le livre ne vous propose pas de vous rendre à un numéro indiqué en gras, alors vous pouvez avancer page après page comme dans un livre tout à fait classique. Vous voilà fin prêt·e, désormais il ne vous reste plus qu’à tourner la page.
Réflexion historique et typographique de la Croatie du XIXe siècle à nos jours
Manau Quellec,
ESAD Amiens, 2023
La Croatie fait partie des pays slaves du sud anciennement fédérés par la Yougoslavie, passant d’une fédération multinationale à une union continentale (Union européenne) en à peine trois décennies. Depuis les débuts des grandes civilisations, c’est un lieu de jonction autant que de frictions et de heurts. Entre monde latin et grec, slave et gréco-latin, cultes orthodoxes et catholiques, Chrétienté et Islam. Cette articulation de langues, de dialectes, de traditions religieuses différents va se traduire par une force d’assimilation et d’adaptation de ces peuples à d’autres cultures, questionnant sans cesse leur propre identité. L’écriture latine, le cyrillique, l’arabe, le grec et le glagolitique se sont côtoyés à un moment dans cette partie du monde. Cette recherche d’identité se retrouve dans les productions des designers balkaniques d’hier et d’aujourd’hui, tantôt poussés vers une pratique multiscriptuelle, tantôt vers l’édification nationaliste d’un système typographique unique. Ce mémoire tente de baliser et d’entrevoir les enjeux historiques et contemporains des créateurs de caractères croates. Il retrace une réflexion entamée pendant une enquête de terrain de trois mois en Croatie.
Vers la sobriété numérique
Anaël Le Gall,
ESAC Cambrai, 2023
Comment inscrire le développement du numérique dans des problématiques éthiques et de soutenabilité énergétique ? Ce mémoire se divise en trois partie. Une première qui traite des enjeux actuelles liés numérique, que ce soit sur le plan économique, social ou environnementale, ainsi que des différents acteurs de ce milieu. La seconde partie est portée sur les technique de création numérique dîtes low-techs, avec une analyse du site du low-tech magazine. Il est également question d'aborder des règles de conception pour transiter vers un espace web plus éthique. La dernière partie aborde l'open-source, notamment de ses applications pour le designer et de sa quasi nécessité dans l'environnement du logiciel créatif, qui est aujourd'hui centralisé autour de quelques entreprises.
Hi kifik ça va ? Cohabitation des langues écrites, regard sur les scripts arabe et latin.
Solenne Madi,
EESAB Rennes, 2023
Je me souviens du flot d’information quand on sortait de l’aéroport de Beyrouth. Je me souviens de la chaleur et le brouhaha du mélange des langues. Le multilingue est partout, les panneaux de direction, d’information, les publicités, les devantures des magasins. Ce mélange a toujours fait partie de mon quotidien et dans ce mémoire je l’analyse d’un point de vue graphique et comme moyen de communication. Le multi script, qu’il soit oral ou écrit, est présent depuis des décennies, mais un réel travail graphique est réalisé seulement depuis quelques années. Le retour d’expériences de graphistes et de typographes m’a aidée à comprendre les enjeux derrière la cohabitation de ces deux scripts et a mis en lumière des questions d’évolution typographique et de respect des cultures. Le multi script reste un domaine vaste, complexe et particulièrement subjectif, dont presque tout reste à explorer.
Zoom sur Camera "LE TRAITEMENT DES PHOTOGRAPHIES ET DU DESIGN GRAPHIQUE DANS LA REVUE CONTEMPORAINE CAMERA."
Matilda Bruch,
EESAB Rennes, 2019
Ce mémoire étudie le lien entre le design graphique et la photographie à travers l’objet de la revue, intéressant pour sa périodicité et ses sujets spécialisés. Je me suis restreinte à la revue Camera, afin de pouvoir analyser de manière approfondie ce cas d’étude, mais aussi pour sa qualité graphique. Marie-José Mondzain et son livre L’image peut-elle tuer des éditions Bayard publiée en 2003 à Paris, a été le premier livre que j’ai lu pour mon mémoire. La lecture de ce livre a été décisive car il m’a apporté une nouvelle manière de penser l’image. Il y a eu deux phases de travail, la première étant des recherches classiques. Je suis allée à la MEP à Paris pour voir les autres numéros de Camera depuis 1950. Cela m’a permis de mieux comprendre l’évolution de la maquette de la revue jusqu’à aujourd’hui ainsi que les changements d’éditeurs. La deuxième phase de travail a été sous la forme d’entretiens avec des prises de contacts avec l’éditeur de la revue, Bruno Bonnabry-Duval, que j’ai interviewé sur Paris ; et avec la directrice artistique des trois numéros étudiés de Camera, Audrey Templier, avec qui j’ai eu un entretien téléphonique. Mon mémoire s’est construit sous la forme d’une première partie décrivant et analysant les trois numéros choisi, suivi d’une partie plus historique sur la revue. La deuxième partie retranscrit les deux entretiens de l’éditeur et de la directrice artistique. Puis après la conclusion il y a la partie annexe, avec la bibliographie et une fiche descriptive des trois numéros.
Avez-vous pensé aux marges ? - La typographie comme outil de déconsctruction des normes et de lutte pour l’inclusion de toustes : regard sur les typographies inclusives et accessibles.
Sophie Vela,
EESAB Rennes, 2023
La typographie peut-elle être vecteur de changements sociaux ? A-t-elle un rôle à jouer dans l’inclusion des personnes laissées à la marge ? Par un point historique sur la masculinisation de la langue française et une présentation du mouvement de la typographie inclusive, porté par la collective franco-belge Bye Bye Binary depuis 2018, ce mémoire s’attarde sur le rôle politique de la typographie et de l’écriture inclusive, ses manques et les expérimentations qui l’entourent. Il interroge ensuite l’écriture inclusive comme éventuel facteur d’exclusion des personnes ayant des troubles cognitifs impactant la lecture tels quel la dyslexie. Sur quoi est fondé cet argument ? L’écriture inclusive est-elle vraiment illisible ? Qu’en est-il des personnes queer ? Ne sont-elles pas, elles aussi, illisible aux yeux de certain..es ? Par des entretiens avec des personnes concernées et l’analyse de dessins de caractères spécifiques, cet essai tente de faire des ponts entre ces différentes problématiques, dans l’optique d’enfin faire rimer inclusivité et accessibilité.
Terrorisme poétique, vandalisme politique : la délinquance graphique pour se réapproprier la ville
Anaelle Turc,
ESAD Valence, 2022
Le personnage du délinquant évolue dans les failles, il incarne une dérive vandaliste face au rangement disciplinaire. Dans ce mémoire, la dimension répressive de l'écriture illégale est décortiquée, et rend compte des dispositifs technologiques et policiers qui traquent la délinquance graphique dans la ville. Les scripteurs délinquants énoncent des signes, parfois involontairement politique, parfois fondamentalement contestataires. Ces acteurs de la nuit transgressent la ville, passent au-delà d'un monde toujours plus surveillé, et laissent percevoir le sensible dans les interstices les plus hostiles, à travers des formes graphiques de l'urgence. À partir de ressources historiques, urbanistiques et parfois philosophiques, ce mémoire donne un aperçu critique du tag politique dans l'espace urbain. De sa forme la plus brute à son contenu poétique le plus référencé, il questionne l'écriture illégale dans l'espace public, et notamment son pouvoir d'influence sur la ville et ses habitants.
Atmos-scapes
Drice Ducongé dos Santos,
HEAR Strasbourg, 2023
Le paysage, une expérience des affects Dans ce mémoire, j’aborde la thématique du paysage mais dans la volonté d’un angle plus sensoriel, subjectif. En plaçant le curseur de la recherche au niveau de l’expérience des affects liés au paysage je pense parvenir à creuser des trous, des galleries entre des approches écologiques, philosophiques, architecturales et artistiques du paysage. De par l’entretien de ces liens ténus il n’est pas question d’apporter une vérité quelconque du concept, mais plutôt d’entamer des esquisses de nouveaux horizons sur la manière d’aborder la résonnance sujet-espace-technique, que ce soit de manière picturale ou auditive. Ainsi, à travers trois parties/essais on réussit peut-être à mettre au jour l’interface sensorielle entre l’extérieur et nous-même, entre le sentir et le ressentir, l’imaginer et le faire.
ClumsyFemLab
Philippine Talamona,
HEAR Strasbourg, 2023
ClumsyFemLab tire les ficelles entre les récits de chercheur.ses qui démontent, soudent, rêvent, performent, écrivent dans des communautés réparatrices. Non-linéaire, inutile, ou poétique, la pratique du hacking féministe se situe dans les interstices, se positionne contre le capitalisme, le patriarcat, la surveillance et la violence. Laboratoire écrit et imaginé, la maladresse engage dans ce mémoire une pratique fluide en dehors des codes et des scripts. Le rapport humain.e – plante – machine est questionné au travers de pratiques scientifiques alternatives nourries par le hacking. Réparer les corps, réparer les machines, prendre part au réseau, casser les systèmes.
Diffusion, production et consommation de la Mode : un système cyclique ?
Lauryn Vasseur,
ESAD Amiens, 2023
Ces dernières années, la Mode, deuxième industrie la plus polluante au monde, est décrite comme superficielle et nocive pour les travailleurs et pour la planète. Elle est entrée dans le phénomène de consommation et n’a cessé d’accélérer au même rythme que nos vies, en devenant de plus en plus vicieuse. L’image du cycle est, inconsciemment, très présente lorsque l’on parle de Mode, que ce soit par le biais des éternels retours aux tendances antérieures ou bien par les récentes communications de marques, qui se veulent plus vertueuses en exposant leur fonctionnement cyclique plus « green ». Et quand on y regarde de plus près, les cycles dans la Mode sont effectivement nombreux. On a notamment les cycles des tendances, des saisons, des collections, de diffusion, ainsi que les cycles de production, de consommation et de vie des vêtements. Dans ce mémoire, j’utilise le cycle comme un outil théorique, un concept d’observation et d’analyse afin de comprendre comment et pourquoi les habitudes de consommation et de conception de vêtements tendent à être déconstruits, parfois reconstruits et d’autres fois abandonnés par les créateurs et les consommateurs ? Comment ces systèmes cycliques liés à la Mode et aux vêtements cohabitent et s’organisent d’un point de vue économique, environnemental et identitaire ? Pouvons-nous encore parler de Mode si nous abandonnons ces cycles ?
FRAGILES
Antoine Sigur,
ESAD Reims, 2022
Qu'en est-il des objets de communication pendant la crise sanitaire ? Quels en sont les acteurs ? Pourquoi sont-ils produits ? Dans quelles conditions ? A qui s'adressent-ils ? Quel est leur statut ? Quel est leur avenir ? FRAGILES, c’est plus de questions que de réponses. C’est un regard sur le fonctionnement, les ambitions, la fragilité et les contradictions d’un design graphique. C’est une tentative de dissection d’un système par le prisme de la crise sanitaire et sociale du COVID 19. FRAGILES comme les objets bien sûr, mais FRAGILES comme les idées que je me faisais d’un métier, de ses acteurs, d’un fonctionnement.
Sonoscopie d'un panacoustique
Oriane Dalles,
ESAD Orléans, 2022
Ce mémoire porte sur un domaine émergent de l’informatique décrit sous le terme anglophone de Machine Listening, qui pourrait être traduit par “écoute automatique”. Après avoir appris à nos machines à voir, il s’agit désormais de leur permettre d'entendre, et de donner sens aux sons de nos environnements, étendant le champ de la surveillance contemporaine. Les usages de ces technologies paraissent assez bénins à première vue, mais j’ai voulu explorer plus en détail ce qu’entraînait cette mise sous écoute permanente des machines, qualifiée de panacoustique par le philosophe français Peter Szendy. Cette recherche vise à dévoiler ces dispositifs, à les démystifier afin de pouvoir les replacer dans le débat public. Elle donnera les outils essentiels à la compréhension des enjeux contemporains qu’imposent l’émergence d’appareils intelligents dotés d’un microphone, dont l’utilisation devient toujours plus ordinaire. Afin d’être au plus proche du sujet, ce mémoire a été réalisé au format audio. Il est possible de l’écouter dans son intégralité à cette adresse : orianedalles.fr/panacoustique
Faire local. Comment faire du graphisme ici ?
Alexandre d'Hubert,
ESAD Valence, 2022
Ce mémoire est une enquête sur ce que pourrait-être une identité graphique locale, construite par les signes et les matériaux que ce lieu contiendrait. Animé par un souci d'écologie et de production locale et alternative, j'ai mené cette recherche en commençant par définir ce qu'est le "local" et ce qu'il contient, autant géographiquement que politiquement. S'ensuit une exploration de différentes composantes d'un territoire, principalement les signes vernaculaires et les matériaux de la couleur, appuyé par l'analyse de pratiques qui y sont liés.
Si ma mémoire est bonne...
Daphné Lejeune,
ESAD Valence, 2022
« La médecine, c’est un art qu’on exerce, en attendant qu’on le découvre. » Citation d’Émile Deschamps (1791-1871), poète français. Rapprocher l’univers médical du design graphique soulève un nombre incalculable de questions. J’ai donc décidé de resserrer mon propos en parlant du design graphique et de l’aide qu’il peut apporter à des maladies neurodégénératives telles que l’Alzheimer. J’ai l’intuition que le design graphique a un rôle particulier à jouer dans le milieu médical. Il ne s’agit pas d’exercer la médecine mais de s’interroger de quel façon un design graphique pourrait aider cette dernière à explorer et découvrir des modalités d’accompagnement au traitement ou au bien-être d’une personne malade. Pour débuter cette enquête, il me fallait un point de départ, j’ai donc décidé de traiter de la maladie dont ma grand-mère est atteinte, l’Alzheimer. Alors, pourquoi ce point de départ ? Nous avons tous déjà franchi le seuil d’une porte, tout en ne sachant plus ce qu’on y fait, des oublis quotidiens, un objet que l’on porte sur nous ou même parfois dans nos mains. Ce sont des oublis, voir des troubles du quotidien auxquelles nous faisons tous face. Est-ce l’impression qu’ont les malades atteints d’Alzheimer? À travers cet écrit j'ai pu interviewer plusieurs personnes liées à ce questionnement. On peut retrouver plusieurs échanges, avec ma grand-mère, elle même atteinte de la maladie, avec une aide-soignante, un proche d’une personne malade ainsi qu’un échange avec Celine Vanlaer, designeuse d’objets. À travers cette enquête je questionne plusieurs points qui étaient essentiels à la compréhension du sujet, notamment le fonctionnement de la maladie, les espaces et les ambiances dans le monde médical, la notion du Care, la place de l’UX Design mais aussi les dispositifs numériques ainsi que les jeux vidéos mis en place pour aider les patients et les soignants.
Pour une meilleure inclusivité des systèmes d'écriture sur le Web
Pauline Stein,
ESAD Orléans, 2022
Si le Web véhicule une image de melting pot culturel, communautaire et linguistique, les faits montrent une toute autre réalité. Loin de l’idée de «village global», le Web est un lieu exclusif, voire hostile pour les systèmes d’écriture autre que l’alphabet latin. Ce constat est partagé par de nombreux.ses observateur.rice.s. En effet, le Web fut construit à partir et pour l’anglais écrit avec l’alphabet latin. Or, chaque langue et chaque écriture engendrent une logique qui leur est propre. Cela a pour conséquence d'attribuer une logique inhérente au Web. Celle-ci n’est pas systématiquement compatible avec tous les systèmes d’écriture et les langues utilisées en ligne, bien au contraire. Ces dernières font alors face à des difficultés d’écriture, d’affichage ou encore d’intégration, qui empêchent une utilisation correcte du Web. La logique de la langue anglaise est en effet partout, sur le clavier de l’utilisateur.rice comme pour les langages de programmation et le code des programmes qui fondent la logique computationnelle qui s’écrivent pour l’écrasante majorité dans la langue de Shakespeare. Dans quelle mesure est-il possible de changer la donne ? Comment mieux accueillir des systèmes d’écriture aux logiques différentes ? Quelle est la responsabilité du designer sur ces inégalités ? Peut-on en tant que graphiste, typographe, dessinateur.rice de caractères mettre en place des systèmes et des procédures qui intègrent mieux ces systèmes d’écriture ?
trace·ur·use
Adel Zeghoudi,
ESADHaR Havre, 2022
Inscrire, c’est laisser une trace sur laquelle le regard peut s’attarder. Au lieu de cela le geste se dilue dans l’espace, il est recouvert par d’autres gestes et s’efface matériellement aussi vite qu’il apparaît, demeurant néanmoins pour celui qui l’instaure ; pour celui qui le reçoit, pour celui qui l’attend et l’espère. Ces traces d’une partie de ce qui fait le mouvement m’ont beaucoup intrigué m’amenant à questionner les images notamment, qu’elles soient fixes ou en mouvement. Sont-elles les seules moyens de conserver les traces d’un mouvement disparu ? Permettent-elles d’enregistrer chaque geste infime d’une mouvance et dans le cas contraire est-il possible de marquer autrement ? Quelles sont les traces présentes du mouvement sportif achevé et comment celles-ci permettent au mouvement de persister ? À travers la figure du.e la trace.ur.use, nom donné aux pratiquant.e.s du parkour, une méthode d'entrainement physique issue de l'épreuve du parcours du combattant, cet écrit explore les différentes façon d'inscrire le mouvement. Entre l'archive photographique, la notation et les différentes grammaires du geste, sportif notamment jusqu'au sublime de la performance et des traces qu'elle laisse, la variété de ses medium est à l'image de la variété de formes que peuvent prendre ses inscriptions.
« We are your Friends » : Histoires de collaborations entre graphistes et labels de musique électronique
Mathilde Mary,
EESAB Rennes, 2022
Ce mémoire s’intéresse au rapports que peuvent avoir les graphistes et les labels de musique électronique. En effet, il existe plusieurs cas de collaborations durables entre ces deux partis, favorisant la création d’«identité de collection» propres aux labels. Ainsi, une unification plus ou moins présente apparait sur l’ensemble des pochettes produites, questionnant le rapport entre un artiste et son disque, mais aussi l’identité même d’un label. Doit-il posséder une image graphique précise ? Pour répondre à cette question, 9 identités de collections de labels de musique électronique actuelle seront analysées dans un premier temps, afin d’observer comment se constituent ces identités. Cela permettra également de valoriser de longues collaborations entre graphistes et labels. Dans un second temps, il sera question de comprendre plus en détails les différents acteurs, paramètres et enjeux entrant en compte dans la constitution de l’identité d’un label, et ce à travers les univers graphiques de 4 labels sans identité de collection. Au final, les 80 disques analysées au sein de ce mémoire montrent à quel point le design de pochette favorise une grande liberté de création, et permet aux graphistes de trouver de nouveaux moyens de renouveler ce médium continuellement.
8,5x5,5cm
Amélie Blachère,
ESAD Reims, 2022
La dimension standard d’une carte de visite est de 8,5 cm de longueur et 5,5 cm de hauteur. La carte de visite est-elle réductible à ces seules dimensions standard ? Par-delà les éléments « Nom. Prénom. Adresse. Numéro de télephone. Adresse mail. », ne peut-elle nous en dire plus, nous raconter des histoires ? Je ne m’étais jamais trop attardé sur les cartes de visite auparavant. C’est en parcourant mon porte-cartes que j’ai cherché à la comprendre dans toute sa dimension.
Déjouer les machines
Romain Laurent,
ESAD Valence, 2022
La tristesse évoquée par Irma Boom passant la porte d’une librairie me revient souvent en mémoire : sur les étals saturés, tant de livres papiers auraient, selon elle, mérité de rester des fichiers PDF. La recherche de légitimité culturelle — attribuée à la forme imprimée — et sûrement une certaine inertie due aux contraintes économiques, semblent écraser la réflexion sur les potentialités inhérentes à l’objet physique qu’est le livre. Convoquer ses mots lorsque je rencontre ou conçois un objet éditorial me rappelle la pertinence intrinsèque de l’encre et du papier, et l’importance de les employer en conscience. Il n’est pourtant pas audacieux de constater leur omniprésence, malgré la montée croissante des éditions numériques. Pourtant, rares sont les travaux qui portent sur l’utilisation réfléchie des possibilités d’impression, elles-mêmes dictées par un rapport de force évident entre les systèmes techniques et lae designer·euse. Une réflexion sur sa profession, si ce n’est sur sa pratique quotidienne, m’habite : que reste-t-il de notre libre arbitre quand la machine dicte la majeure partie des conditions d’impression ? La relation nécessaire avec cet outil technique, qui rend possible la confection d’objets complexes en série, semble plus proche d’un rapport de force subit que d’un équilibre intentionnel : où se situe alors l’interstice qui permet aux designer·euses, imprimeur·euses et artistes de créer l’inattendu, le surprenant, le je ne sais quoi qui fait qu’un livre serait davantage qu’un PDF imprimé ?
Habiter la page
Sarah Lampaert,
ESAL Metz, 2022
« Il y a, en architecture, de grands plans calmes qui sont comme des marges. Il y a, dans un livre, des symétries et des alternances qui sont celles d’une bâtisse ». C’est par cette phrase que l’historien de l’art Henri Focillon conclut la préface de l’ouvrage Le Livre, son architecture, sa technique de Marius Audun. Les édifices et les livres ont des similitudes évidentes dans leur conception : on structure des espaces de vie pour l’habitant et on structure les espaces de lecture pour le lecteur. Gérard Genette, théoricien de littérature, a nommé paratexte les éléments textuels et matériels qui « rendent présent [le texte], pour assurer sa présence au monde, […] sous la forme, aujourd’hui du moins, d’un livre ». Depuis mon point de vue de designer graphique, je m’interroge sur les possibilités qu’a cette structure, ce paratexte, pour guider la lecture et nous placer dans une atmosphère particulière. Le livre est comme un foyer que l’on investit, où l’on vit des expériences, où l’on partage. De la même manière que l’architecte construit un espace qui va être habité, comment construire la page de manière à ce qu’elle soit confortable pour le lecteur ? Avec cet écrit, j’ai souhaité explorer cette question par des récits d’expériences de lecture, de visites architecturales ou encore par des analyses paratextuelles.
Le fruit d'une expérience unique
Laurie Paolin,
ESAD Reims, 2022
S'intéresser à un signe, le sticker de fruit, qui fait tellement partie du quotidien qu'on ne le remarque plus. Du moins, un élément sur lequel on se pose très peu de questions quant à sa fonctionnalité, sa place, sa signification et le reflet qu'il peut avoir sur le monde actuel. Qu'ils se trouvent dans les supermarchés, symboles de la consommation où dans un espace plus restreint de nos foyers, la corbeille de fruits, les stickers de fruits sont de par leur diversité, leur quantité, leur système d'impression industrielle, un mini objet incarnant une hyper-production reliée à une surconsommation. Aussi infime qu'il peut paraître, dû à son échelle, le sticker de fruit en révèle beaucoup sur la mondialisation, le libre-échange des marchandises, notre manière de consommer.
Emulare : Imiter la machine pour mieux la préserver
Erwan Le Rétif,
ENSAD Paris, 2022
Avec le progrès technique et l'évolution de l'informatique depuis le début du XXème siècle, la préservation des machines et de leurs supports devient primordiale. Comme le papier ou d'autres médiums utilisés pour laisser une "trace", les programmes et les machines les interprétant sont voués à l'obsolescence. La numérisation devient la seule option pour les préserver, mais comment relire ces éléments si la machine n'existe plus ? L'émulateur est un logiciel répliquant le comportement d'une machine par du code. Il permet d'imiter le "hardware" (les composants électroniques) de la machine ancienne par le "software" (le code et le logiciel). Donc une machine qui imite une machine. Bien que les codes anciens puissent être réinterprétés de cette façon, la copie ne sera jamais exactement parfaite. Quels sont les avantages et les limites de cette technique ? Imiter, est-ce forcément égaler ? Par la présentation d'exemples d'applications de l'émulation sur l'art et la création graphique et d'entretiens avec des développeurs, designers graphiques et bénévoles, nous pouvons dresser un constat de l'état actuel de la préservation du patrimoine numérique.
Matérialiser l'intangible
Adrien Bisecco,
ESAD Orléans, 2022
La recherche scientifique devient de plus en plus complexe et le grand public semble s’en désintéresser. Est-ce-que la réalité augmentée peut devenir un espace de frictions entre la recherche scientifique, le récit et les images ? En faisant dialoguer surfaces imprimés et des espaces virtuels il apparaît alors possible de faire dialoguer d’un côté une science qui peut alors trouver des mode de narration et de l’autre le design graphique, qui voit ses modes de création bouleversés par le dialogue qui s’opère entre le sujet: la recherche scientifique et le médium porteur du message destiné au public.
Horizons graphiques — entre réel et virtuel
Antoine Damay,
ESAC Cambrai, 2022
Horizons graphiques — entre réel et virtuel, est un mémoire qui interroge la pratique des graphistes aujourd’hui à l’aune d’une nouvelle forme qui semble émerger ces dernières années, celle de la réalité mixte. Cette dernière associe différents savoir-faire des graphistes, combinant techniques artisanales et numériques, monde physique et réalité virtuelle, formant ainsi un nouvel environnement d’expérimentations et de travail.
Demoscene & Warez art; Comment les communautés de pirates et du téléchargement illégal se sont-elles emparées du design graphique numérique ?
Grégoire Gamichon,
ESAD Reims, 2022
Le design graphique sur ordinateur ne date pas d’hier mais n’a pourtant pas toujours été aussi évident. Avant les logiciels de conception que nous connaissons, avant la suite Adobe et avant même l’image numérique, des pirates se sont mis en tête de faire fi des limitations de la machine et ont créé un véritable langage graphique qui perdure encore aujourd’hui. Des tréfonds des BBS du siècle dernier à l’Internet de 2021, cette esthétique continue d’exister dans les réseaux interlopes, et a encore beaucoup à nous dire.
Paysages Linguistiques & Typographie - Le cas des panneaux bilingues français-bretons
Killian Maguet,
ESAC Cambrai, 2022
Paysage Linguistique et Typographie - Le cas des panneaux bilingues français-bretons, est un mémoire qui interroge la pratique des graphistes autour de l'harmonisation typographique À l'heure actuelle où les références typographiques sont bouleversées par un double mouvement contraire de mondialisation et de revendication locales fortes, les graphistes sont de plus en plus amenés à se confronter à la diversité des systèmes d'écriture au sein de leurs créations. Face à l'édition d'objets en plusieurs langues et aux espaces urbains mixtes, est il utile de créer de nouveaux caractères typographiques dans le contexte de paysages multilingues ou faut-il uniquement réajuster l'existant ?
Voies à sens multiples - une alternative de l'espace public urbain
Céline Bourget,
isdaT Toulouse, 2022
L’aménagement de nos espaces publics urbains relèvent principalement d’écrits superposés, accumulés qui ont différentes fonctions que ce soit directionnels, informatifs, ou publicitaires. Ils marquent, traversent, organisent, balisent et créaient finalement ce flux de regards et de mouvements uniques. À travers des cas de travaux variés et des études de terrain, il s’agira d’étudier comment le graphisme peut accompagner une envie collective de réappropriation, réhabilitation et de déplacements alternatifs dans nos espaces publics urbains quotidiens.
Le col, la caisse et le plateau. Des alternatives mobiles de diffusion et de conception éditoriale du·de la colporteur·euse à la librairie itinérante.
Nina Basson,
isdaT Toulouse, 2022
Dans cet écrit, des fils sont tirés entre la mise en circulation de micro-édition aujourd’hui et le colportage littéraire en zone rurale au XVIIe et en zone urbaine pré-révolution française au XVIIIe siècle. La recherche de ces codes qui perdurent depuis le XVIIe siècle se base sur plusieurs situations, allant des principes éducation populaire que partagent le colportage de livre en zone rurale au XVIIe siècle et les librairies mobiles actuelles qui se déplacent dans les villages reculés de France ; d’émancipation politique — le colportage d’écrits qui a fait de la rue un espace politique anti-monarchique à l’aube de la révolution française et les infokiosques qui, aujourd’hui, mettent à disposition du contenu engagé et libre de droit dans des contextes de luttes d’extrême gauche ; ou encore, à travers toutes ces époques, comment et pourquoi l’édition alternative et les structures qui la diffusent cherchent à prendre des chemins de traverse pour sortir de l’industrie du livre, sortir de la pensée unique du marché éditorial. Que ce soit donc dans les sujets abordés par les ouvrages ou par leurs contextes de production et enfin par leur contextes de diffusions qui peut parfois se rapprocher des pratiques de colportage.
une étoile sur mon bureau, une fleur sur une page, des sourires dans mes messages
Coralie Dubreuil,
isdaT Toulouse, 2022
"Il est 10h27, je m’installe à mon bureau. Face à moi sur le mur, des posters, quelques post-it : des listes de choses à faire, des rappels. Sur mon bureau c’est un peu le bazar, il y a des feuilles qui trainent, certaines en boule, prêtes pour la poubelle, d’autres sont rangées dans mon classeur. Il y a aussi des crayons, des ciseaux, mon cahier, des dessins dans un coin, ma tasse à café, et ma petite lampe de bureau, toute jaune. J’ouvre mon ordinateur, mon autre bureau apparaît, tout bleu : pas de fond d’écran, ici cela me déconcentre je crois. Il y a 18 dossiers, certains sont regroupés par thèmes et d’autres un peu seul, au milieu, des fichiers mal-nommés qui trainent, et quelques images. Il y a aussi quelques aides-mémoires avec des listes de choses à faire et à penser. C’est le bazar ici aussi car j’écris un mémoire. Dans ma barre d’outils, la corbeille est remplie, et 4 fenêtres de mon bloc-note sont ouvertes. Une dizaine d’onglets sur mon navigateur ne laissent voir que leurs petits favicons divers et variés. Message : "Moi je suis chaud pour un petit resto mardi soir, histoire de fêter la fin de mon stage", c’est la fête, je note dans mon calendrier, et j’envoie un pouce en l’air tout en restant stoïque devant mon téléphone. J’enregistre, je glisse mon fichier texte en cours dans mon dossier MÉMOIRE, orné d’une icône « texte en feu » et je ferme mon ordinateur pour aller me faire à manger." Ce mémoire tente une traversé de l’histoire de l’informatique, d’internet et de nos usages de ces derniers à travers l’analyse des petits dessins que l'on y trouve : des icônes pour comprendre, converser, s’approprier, se montrer.
Paysage graphique du rap en France
Laura Rodière,
isdaT Toulouse, 2022
À travers une analyse historique, sociologique et formelle des pochettes de vinyles, CD et mixtapes de rap français des années 90, ce mémoire décrypte quelles en étaient les influences, les origines, les inspirations, et qui étaient les acteurs à l'origine de la naissance d'un nouveau genre autant musical que visuel qui révolutionna les manières de faire du son.
Aller voir
Melina Makhlouf,
isdaT Toulouse, 2022
ALLER VOIR - Des dos de gilets jaunes, en passant par l'histoire des plats traditionnels d'Abidjan, qui sont ces graphistes qui décident de sortir de l'atelier pour partir à la rencontre d'autres cultures, d'autres peuples ? Quels attitudes peuvent-ils aborder face à leur sujets ? Comment travaillent-ils, et quels sont les enjeux de leurs documentaires ? Cet écrit se veut comme une analyse de pratiques éditoriales contemporaines, impliquant pour le graphiste un travail de terrain, avec une récupération et/ou une production d'images sur place et sur un sujet particulier, avec toujours une volonté de - faire documentaire.
Deep learning génération d'image et photographie
Félix Jely,
HEAR Strasbourg, 2022
Le mémoire questionne l’usage des intelligences artificielles, plus précisément des algorithmes de deep learning dans la génération d’image. Il dresse un parallèle entre son intégration dans des pratiques plastiques avec l’apparition de la photographie. Qui est finalement l’auteur ? Qu’est-ce que renvoie l’imaginaire de la boite noire ? Puis il tente de produire une typologie des générations de décomposer ce qu’il est possible de faire avec ces algorithmes et comment les artistes arrivent à s’en servir, à détourner les fonctions de ces programmes.
Éditer ensemble : renouveler l’organisation technique et sociale de la chaîne éditoriale
Morgane Velut,
ESAD Pyrénées / Pau, 2021
Ce mémoire, retraçant les origines de l'édition à plusieurs, a été réalisé entièrement avec le langage du CSS Print. Il est imprimable à la demande depuis le site: morganevelut.fr/editer-ensemble/ sur Google Chrome.
When domenica comes
Guillaume Berneau,
isdaT Toulouse, 2019
En France, les supporteurs Ultras, qui ont à plusieurs reprises été l’objet d’études sociologiques, souffrent d’une mauvaise réputation auprès du grand public. Les médias s’attachant plus particulièrement aux débordements qu’ils peuvent occasionner n’aident pas les Ultras à se détacher de leur mauvaise image. Pourtant, aujourd’hui en France, les débordements liés à ce type de supporteurs sont rares. Une fois que l’on s’intéresse à ce phénomène, on comprend que, bien qu’ils soient excessifs, les Ultras ne peuvent pas être réduits au stéréotype qui veut qu’ils ne soient que des supporteurs violents, voire racistes. Le mouvement Ultras est avant-tout l’histoire d’une jeunesse citadine qui trouve dans les gradins un espace de liberté et d’expression. Si le stade est l’espace privilégié des productions graphiques des groupes Ultras, nous verrons comment une identité visuelle commune, en France et plus largement en Europe, semble être le résultat d’une histoire qu’il faut étudier au-delà des tribunes. En effet, on devine que les symboles, images et lettrages ne sont pas utilisés par les Ultras sans raison, et que c’est hors du football qu’il faudra chercher, football dont on ne parlera d’ailleurs pratiquement pas ici.
La transmission du féminisme aux femmes
Juliette Tétard,
ESAD Amiens, 2021
Le féminisme m'a ouverte à des questions engagées de société, d'écologie, de sociologie. La figure de Xavière Gauthier s'est imposée au fil de mes recherches comme celle d'un mentor, engagée à donner la parole aux femmes, à travers différentes pratiques d'écritures traitant d'un grand nombre de sujets actuels. Comment le travail de cette autrice continue d'influencer les femmes d'aujourd'hui ? Ce mémoire est le résultat de plusieurs phases de travail. Il est introduit par les mots de Xavière Gauthier, se présentant au fil de ses différentes pratiques d'écriture. Suit le récit de notre entretien, un échange qui s'est déroulé chez elle, en face à face. La deuxième partie de ce mémoire est structurée par toutes les notions importantes que j'ai extraites de son travail, montrant la pluralité de son champ d'action. Mais également, cette partie questionne la transmission intergénérationnelle et invoque d'autres références clés constituant ma réflexion et ma parole militante autour de ces thèmes qui nous concernent tous•tes.
Je dois vous dire pour vous expliquer pourquoi ça ne va pas de soi de dire
Lucie Sahuquet,
ESAD Orléans, 2021
Je ne corrige pas mes fautes d'orthographe pour militer contre la discrimination des erreurs. Moi je m'interesse à l'insécurité linguistique et à la discrimination faites aux gens qui ne sont pas maître de la langue. Parce que quand on parle « mal », qu'on écrit comme on parle, qu'on fait des « fautes » d'orthographe, qu'on ne connait pas un mot, on est considéré comme con. Dire qu'un truc est « mal dit » qu'un texte est « mal écrit », avec des « fautes » d'orthographe fait que ce que dis la personne est amoindri, car on lui coupe littéralement la parole pour exposer ses erreurs. C'est discriminant. Rabaisser un parler revient à rabaisser son propos. Parce qu'après on est stigmatisé sur ce qu'on va dire. Et que du coup les gens se sentent con, car on leur explique depuis l'école que comme ils parlent c'est pas bien. Ils sont donc amener à ne plus oser parler, à penser que ce qu'ils disent, et donc ce qu'ils pensent, est con. Du coup c'est que tu es inintéressant et pas très intelligent. Que si c'est mal dis, alors ce qui est dit est mal réfléchis. Le problème est que cette violence symbolique qui est faite ça empêche de pouvoir se battre, de pouvoir agir, de pouvoir s'exprimer politiquement, de pouvoir être perçu comme ayant une réflexion intéressante. Ca contraint à se considéré bête et à être considéré comme bête. On n'a pas la place, ni le droit à aucune revendication. Dans ce mémoire on va essayer de comprendre le rôle de la langue dans les rapports de force sociaux. Puis l'impact social que ça a et le rapport à la politique. Et enfin les différentes possibilité d'action à travers des projets de plasticien et designer. Dans un objectif de voir comment arriver à une démocratie de la parole.
Don't be evil
Alice Ricci,
HEAR Strasbourg, 2021
Une interface, c’est tout ce qu’il y a entre et qui permet d’échanger. Les interfaces humain·e machine, c’est donc tout ce qu’il y a entre nous, les humain·es, et les machines. Il s’agit donc à la fois d’éléments physiques, comme un clavier ou un écran, d’éléments graphiques, comme une fenêtre d’ordinateur ou un curseur, mais aussi d’éléments invisibles à l’utilisateur·rice comme un algorithme ou une base de données. Qui sont celleux qui fabriquent ces interfaces, pour qui iels le font, et dans quels contextes ont-elles été produites ? Ce mémoire a été construit comme une revue avec une approche thématique : il est composé de trois articles et une étude de cas. Chaque article aborde une période, un enjeu ou un aspect différent de l’évolution des interfaces. Il s’agit de remettre en question et dénaturaliser des choses qui paraissent évidentes dans leurs usages.
Jouer avec les images des autres
Margot Pietri,
ESAD Reims, 2020
Recherche autour de formes éditoriales, présentant une réutilisation de ce que l'on peut appeler «images des autres ». À travers l'étude du travail artistique et graphique de ces éditions, la recherche évolue vers la relation qu'entretiennent les artistes avec le graphisme de la scène éditoriale contemporaine. Une façon détournée de questionner la frontière entre l'artiste et le graphiste aujourd'hui.
Le Guide, (des guides). Les guides de voyages créateurs d'itinéraires
Aurore Patrolin,
ESAD Pyrénées / Pau, 2021
Le Guide, des guides a pour sujet les guides de voyages papiers. À la fois un historique, une analyse de fond et des formes graphiques des guides mais aussi une réflexion sur leur rapport à l'espace, au territoire. Avec en annexe un recueil d'entretiens de designers et d'auteurs de guides menés lors de mes recherches.
« Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,/ Et les mots pour le dire arrivent aisément »
Charlie Patrascu,
ESAD Pyrénées / Pau, 2021
Lorsque j'y réfléchis, le langage a toujours occupé une place très importante dans ma vie : dès ma plus tendre enfance, les hiéroglyphes égyptiens ainsi que les sinogrammes chinois me passionnaient. Comme si dès le départ, il y avait une fascination inconsciente pour les différentes langues et formes d'écritures. Peut-être est-ce dû au fait que j'ai toujours voulu savoir bien écrire et maîtriser notre langue sans jamais y être arrivé, du moins au niveau que je convoitais. J'entretiens une relation difficile avec la langue, c'est un peu comme un « je t'aime, moi non plus », car au delà du fait que la langue et l'écriture m'intéressent énormément, depuis longtemps, et sont maintenant au centre de mes préoccupations, elles restent un problème pour moi. Si j'ai trouvé dans mon écriture plastique une manière personnelle d'exprimer mon rapport avec elles, le mémoire m'a à nouveau confronté directement aux mots sans que je ne puisse leur échapper. À travers différentes références, de la littérature aux arts plastiques, en passant par la linguistique, le cinéma et même le jeu vidéo, j'explore dans ce mémoire des problématiques tournant autour de la langue et de l'écriture.
Défaut et singularité dans la création de caractères typographiques
Lola Lou Li,
ESAM Caen, 2020
Entourés par une multitude d'outils de production et de reproduction, nous sommes submergés de choix. Le développement des logiciels et l'accès au code source nous ont élargi le champ des possibles. La démocratisation des outils techniques a permis à l'utilisateur de s'y familiariser, se les approprier et d'en créer de nouveaux. Dans ce contexte d'abondance de moyen, ce travail propose d'interroger la relation corrélative entre le designer et l’outil. Je me suis alors intéressée au cas des typographes. En tant que dessinateurs de caractères, ils sont quotidiennement confrontés aux outils qu'ils utilisent, que ce soit dans le dessin manuel, la vectorisation ou bien la reproduction et la distribution. Leurs choix déterminent de façon intrinsèque l'aspect formel qu'aura leurs lettres, chaque geste est donc pensé en fonction du résultat souhaité. Certains designers valorisent les caractéristiques déterminées par l'outil qu'ils utilisent, lorsque d'autres ne les intègrent pas dans leur réflexion. Les outils de production et de reproduction sont donc moteurs de créativité évidente. Cependant, le dessinateur de caractères est confronté dans chaque technique à des contraintes, qui le poussent à les contourner voir les surmonter. Le typographe doit s'adapter, valoriser les défauts et/ou bien les solutionner.
Les objets · maman · les déchets · le travail
Mathilde Godard,
ESAL Metz, 2021
Ce mémoire est un ensemble de textes sur des sujets, anecdotes, choses vues, lues ou entendues qui sont liées aux objets. Il aborde également notre consommation d'objets, le travail, l'argent, les déchets, les rapports que nous entretenons avec les objets, comment on se positionne dans la société et comment passer de l'enfance à l'âge adulte.
La réalité virtuelle au service de la médecine
Léa Gastaldi,
ESAD Reims, 2020
Ce mémoire propose à travers des rencontres réelles ou fictives, une étude technique sur la réalité virtuelle et de son application dans le domaine médical. Le corps de l'utilisateur n'est plus face à un écran délimité dans un espace réel, mais il s'incorpore à l'image numérique. Cette immersion joue sur nos sens en proposant un autre champ perceptif. Ce conflit sensoriel déjoue les douleurs physiques des grands brulés éprouvés lors de leurs changements de pansements.
Gros bisous de...
Marie Foulatier,
ESAD Pyrénées / Pau, 2021
Aujourd'hui, on n'envoie plus de cartes postales uniquement pour leurs visuels, on l'envoie pour l'intention qu'elle représente. Les grands-parents sont toujours contents de voir qu'on pense à eux, même loin et entouré de nouveaux paysages, les amis sont heureux de savoir qu'ils n'ont pas eu la chance de partir avec nous, et n'importe quel proche est ravi de trouver autre chose dans sa boite aux lettres que des enveloppes blanches ou marrons kraft. Un beau paysage au milieu du quotidien fait toujours voyager, surtout matérialisé sur papier. Mais envoie-t-on toujours un « beau paysage »? L'histoire de la relation entre carte postale et représentation du territoire s'est un peu fait oublié avec le temps et l'utilisation que l'on a aujourd'hui des cartes postale et des visuels qu'elles transportent.
WYSINWYG
Éléonore Fines,
ESAD Orléans, 2021
La typographie, élément déterminant de la création visuelle et du design graphique aujourd'hui, est étymologiquement composée de « type » qui signifie « empreinte » et de « graphie » qui signifie « écriture ». Elle évolue conjointement avec l'émergence de l'imprimerie et est aujourd'hui un médium suscitant de multiples questions, proposant dans le contexte du numérique de nouvelles formes, souvent engagées et porteuses de revendications multiples. S'inscrivant modestement dans cette voie, mon projet tente de questionner ce médium autant dans le fond qu'il sollicite que dans ses formes, les rendant interdépendants quant au message à communiquer. L'objectif est de s'ancrer dans le monde occidental qui nous entoure en 2021, et d'en identifier les enjeux selon la problématique suivante : comment la typographie peut-elle agir en tant qu'arme de lutte contemporaine ? Dans un premier temps, il s'agira de définir le contexte contemporain et de le préciser par rapport aux enjeux ciblés, à savoir ceux de la numérisation du monde et de ses influences sur les libertés individuelles. Ensuite, il sera question d'analyser la relation entre la typographie et le pouvoir dans un cadre politique et idéologique, en partant de la naissance de l'écriture vers les débuts du code informatique. Enfin, la posture du designer graphique sera interrogée face aux enjeux des luttes actuelles d'ordre citoyen et démocratique.
L'espace des signes, matérialité du langage
Tony Durand,
ESADHaR Havre, 2018
Je propose de distinguer dans le langage trois états de matière : - un état gazeux qui renverrait à la pensée, aux idées encore confuses, en train de chercher leur forme - un état liquide, qui correspondrait à l'oralité, à la parole fluide et coulante - un état solide, qui regrouperait les différentes formes de l'écriture et de systèmes de signes visuels. Parmi ces signes, les caractères typographiques, en tant que forme élaborée d'écriture, pourraient être considérés comme le résultat d'un processus de cristallisation du langage : par leur beauté et leur variété de formes, les lettres évoquent la richesse et l'inventivité du monde minéral, qui cristallise en formes précieuses et pures. Posées sur le papier ou dans l'espace qui nous environne, elles constituent autant de joyaux issus de la lente transformation de la matière langagière. C'est à ce dernier état de matière que mon mémoire s'intéresse particulièrement, en envisageant quelques cas qui illustrent la manière dont cette cristallisation s'effectue pour former un message et aboutir à un phénomène tangible, matériellement observable.
« Bande Passante »
Léa Chaumel,
isdaT Toulouse, 2021
La bande dessinée fait partie de ma vie depuis aussi longtemps que remontent mes souvenirs. Lorsque j’ai été en âge de surfer seule sur internet, ma lecture de ces bandes dessinées s’est elle aussi orientée vers le web, que cela soit sous la forme de blog BD ou de Webcomics, je les consultais tout les jours sans faute. Aujourd’hui alors que je commence ma propre pratique de la bande dessinée, c’est vers Instagram (comme beaucoup de mes auteur.ice.s favori.tes) que je me suis tournée. J’ai voulu explorer les différentes formes que ces bandes dessinée peuvent prendre sur ces nouvelles plateformes, comment celles-ci s’adaptent à ces supports. Les liens et différences entre la bande dessinée papier et digitale, l’impact d’un public présent pour la première fois lors du processus de création, et son influence sur les auteur.ice.s. Comment ces plateformes ont fait évoluer la bande dessinée et comment elles continuent de la transformer aujourd’hui. J’ai effectué la majorité de mes recherches sur mon compte Instagram @bande.passante, ce compte m’a servi pour ma prise de note mais aussi pour tenter d’infiltrer en tant qu’autrice le monde de la bande dessinée sur internet.
Le musée au bout des doigts
Clémentine Campredon,
isdaT Toulouse, 2020
Le musée au bout des doigts » est un mémoire qui pose un regard sur les différents types de médiation mis en œuvre par les musées pour donner accès à leur collection au public déficient visuel. Afin d’en saisir les enjeux et nous demander si les moyens mis en place pour « faire voir » une œuvre permettent d’avoir une expérience esthétique.
Les plaques à trous
Estelle Brossard,
isdaT Toulouse, 2021
Les poncifs, gabarits, normographes, trace-lettres, trace-formes ou pochoirs offrent des possibilités de reproduction, transmission, d'appropriation et de jeux avec les formes qu'ils diffusent. Manipulés depuis la Renaissance dans l'usage de la peinture de fresques, ils ont su s'adapter et répondre aux évolutions des techniques et des besoins, qu'ils soient artisanaux, industriels, pédagogiques ou dans le domaine du design graphique. Les plaques à trous dans leurs conceptions se confrontent à des pratiques, des normes, des habitudes, des manières de faire, c'est à dire tout une somme de facteurs qui font partie du processus de création sans forcément y apparaitre explicitement. La multiplicité des approches possibles des plaques à trous entre manipulation, jeu et appropriation, collectives ou personnelles, invitent à penser la frontière entre le dessin de lettre et le dessin figuratif, à différentes échelles du mur à la page, du plan au volume.
Je lis, je monte, j'édite : j'écris.
Andréa Bouin,
isdaT Toulouse, 2021
Ces dernières années, une réelle obsession a fait que je me suis prise d’affection pour un certain genre de livre. Un genre que moi-même, j’avais du mal à définir. Je parlais alors d’une certaine sensibilité éditoriale. Mais je me suis rapidement retrouvé en difficulté pour écrire à ce sujet. J’ai donc choisi, dans un premier temps de m’appuyer sur les textes d’Ulises Carrión présent dans "Quant aux livres", car en effet, je me suis rendu compte que beaucoup de passages de ces textes racontaient ce que j’essayais de dire, d’autres textes l’explicitait aussi si j’y apportais quelques modifications. C’est comme cela que j’ai commencé à rayer/modifier des textes, et c’est devenu ma méthode d’écriture pour ce mémoire. À travers cette méthode, j’y vois une tentative de réponse à mes propres problématiques formelles.
Shhh Crac Boum
Camille Blandin,
isdaT Toulouse, 2020
La bande dessinée, par définition physique, est silencieuse, puisqu'imprimée sur papier. Aucune bande son audible ne vient la soutenir, comme c'est le cas du cinéma par exemple. Pourtant, elle raconte des histoires qui parlent, crient, murmurent, se taisent, grondent, chantent, explosent, bourdonnent, crissent, résonnent, soufflent, vrombissent... Couchée sur des pages blanches, la bande dessinée a dû se créer sa propre bande son, avec les moyens dont elle dispose. C'est un processus qui a mis des années à se développer, et qui est loin d'être terminé. Comment exprimer, avec un crayon et une feuille de papier, ou plus récemment une tablette graphique et un ordinateur, que la voiture démarre, que son moteur se met à tourner, sans pour autant se permettre de l'écrire mot pour mot ? La question sonore a dû se poser dès que la bande dessinée est apparue.
Idiome
Camille Bauer,
ESAL Metz, 2020
À travers ce mémoire, je propose un corpus d'œuvres dans le but de constituer un terrain commun d'expérimentations et de communication pour tous les usagers (voyants, non-voyants, non-entendants), pour en comparer les différentes expériences sensibles. Outre la mienne, je présente également celle de différents interlocuteurs qui ont souhaité me faire part de leur expérience. Mon travail de recherche aspire à utiliser différents systèmes de langage comme outil pour créer des formes graphiques, mais également comme outil qui rassemble différentes communautés, et qui fait appel à la sensorialité.
Analogies Telluriques
Élisa Barbier,
ESADHaR Havre, 2021
Mon mémoire constitue une tentative d'approcher de près l'intérêt universel et transgénérationnel de l'Humanité à l'égard des gemmes, et d'identifier la singularité des regards portés sur ce sujet par plusieurs designers contemporains. Dans quelles mesures les gemmes façonnent-elles notre rapport au monde et au design ? De quelles manières peuvent-elles contribuer à penser et pratiquer le design ? Peut-on adopter une vision dialectique et pragmatique des cristaux ? De l'évident au complexe, les pierres précieuses sont observées : origines, histoire de la classification minéralogique, soins thérapeutiques, couleurs et mathématique de la structure cristalline précèdent l'étude des approches de Roger Caillois, Bruno Munari et Joseph Müller-Brockmann. Tous trois intimes du design et de l'art, ils projettent l'image des pierres ou en déduisent des concepts de création fondateurs de visions originales.
Marketing de l’engagement, stratégies commerciales et militantes
Lucie Elmaleh,
isdaT Toulouse, 2020
Les stratégies marketings de l'industrie laitière font appel depuis des décennies à un panel d'images et de stéréotypes divers pour construire un imaginaire du lait aujourd'hui bien ancré dans les esprits. Le but de ce mémoire est de comprendre ces images, leurs origines et l'évolution des représentations en tant que reflet des préoccupations sociétales. Comprendre ses stratégies marketings, c'est pouvoir faire des achats conscients à une époque où notre consommation peut être un choix politique à part entière et possède un vrai impact sur la société. L'industrie laitière utilise aujourd'hui une esthétique militante à des fins commerciales. Ce mémoire regarde également comment les militants s'adaptent à cette récupération de leur esthétique.
Dysposer les images. Dispositifs polymorphes de la pensée dispersée
Tiphaine Lacroix,
ESADHaR Havre, 2018
Dysposer est pour moi une manière de réouvrir ma pratique du design graphique. C'est un acte qui me permet de repenser sans cesse des formes, qu'elles soient visuelles, textuelles ou hétérogènes, mais c'est surtout un acte qui me permet de revoir, dans le sens de voir autrement (une méthodologie citationnelle). Ce processus non-figé me sert à poser ma pensée, et de faire évoluer - en même temps que mes lectures ou mes images s'accumulent - cette dernière ainsi que les formes qui en découlent. S'il y a beaucoup de questions dans ce mémoire qui ne trouvent pas complètement, ou pas du tout, de réponses, c'est que le questionnement est tout aussi - voire plus - nécessaire et primordial que le fait d'élaborer des explications, ou plutôt que se sont des choses, des problématiques en devenir qui prendront corps un jour ou l'autre, au fil du procédé.
L'aventure du jeu
Julian Lagoutte,
ESAD Valence, 2019
Le jeu n'est pas seulement une activité marginale à laquelle chacun s'adonne pour son plaisir. Ce mot de trois lettres, qui nous semble évident, et avec lequel nous sommes si familier, cache en réalité une complexité de notions qui s'entremêlent. C'est cette complexité que j'ai tenté de disséquer dans ce mémoire, tout en questionnant l'analogie trop répandue entre jeu et divertissement, pour me poser la question suivante : et si le design graphique pouvait être joué ? Je tente alors, à la manière d'un « explorateur du jeu », de déceler la jouabilité du design graphique. Comment un designer peut-il jouer sa pratique et en quoi ceci peut-il faire office de méthodologie de travail ?
L'imitation de vitesse
Benoît Guimier,
isdaT Toulouse, 2020
Le paysage urbain n'est pas seulement un espace construit par les hommes, c'est aussi une succession de traces qui se superposent sur le sol, les murs et les supports d'affichages. Ces traces sont des indices graphiques de notre présence et de nos activités. Signalétique, publicité, graffitis etc... participent alors à la construction du palimpseste urbain. L'organisation spatiale de ces signes dans l'espace public se concentre sur et à proximité des voies de communication, routes, voies ferrées ou piétonnes et de tout tracés suffisamment fréquentés. Ces espaces et leurs usages sont propices à leurs présences et à leurs gigantismes. Certains de ces signes monumentaux ont pour vocation de guider l'usager en transit. Ils nomment les espaces, indiquent des directions, interdisent ou restreignent certains usages. Les marquages au sol du code de la route sont probablement les exemples les plus parlants dans cette catégorie. D'autres sont placés à proximité immédiate des voies de circulation afin de bénéficier de l'affluence d'usagers. Ils ont donc une forte visibilité. On retrouve sans surprise la publicité sous toutes ses formes, des graffitis et les enseignes commerciales qui jouent un double jeu signalétique et publicitaire. Les graffitis présents sur les murs des périphériques ou le long des tracés ferroviaires illustrent bien ce phénomène d'appropriation d'un espace à fort trafic et donc forte visibilité. Le gigantisme de ces signes est la conséquence directe de leur espace de diffusion qui est celui de la vitesse.
Cinéroman, roman-photo : objets graphiques & mémoriels
Jessica Moly,
ESAD Pyrénées / Pau, 2021
Le cinéma a influencé notre rapport à l’image et notamment la manière dont on a pensé la photographie. L’évolution parallèle de ces deux médiums a fait émerger de nouvelles formes de lecture d’images comme le cinéroman ou bien encore le roman-photo. Ces deux genres ont en commun les références cinématographiques dont ils sont en quelque sorte des produits dérivés. Les différences toutefois ne sont pas négligeables. […] Considérés comme des objets de sous-culture de consommation, quelque peu honteux, le cinéroman et le roman-photo n’étaient pas destinés à être valorisés. Si le genre est considéré comme mineur, il offre cependant une diversité insoupçonnée.
Entre réalité et esthétique : quand les sciences représentent l’invisible
Gaëtan Thirion,
ENSBA Lyon, 2021
On a pu décrire le XVIe et le XVIIe siècles comme le moment d’une éclosion de la philosophie naturelle et de l’observation des phénomènes de la nature. Mais, de façon inattendue, rendre compte de ces phénomènes à un lectorat habité par la libido sciendi a ouvert à une forme d’inventivité visuelle qui pourrait aujourd’hui faire du scientifique un artiste. La réciproque a aussi existé. De nos jours encore, la question de la représentation est centrale à tout exposé scientifique, surtout s’il vise la vulgarisation. Sur cette ligne de temps assez large, quelles formes ont pu être convoquées pour dire l’invisible de l’infiniment grand ou de l’infiniment petit ? La fabrication et la circulation de ces représentations inventives ou inventées questionne un discours de la représentation fait de rêveries lucides avec lesquelles le scientifique dépeint, et le peintre « scientifise ».
Post Pop
Marjorie Bozonnet,
ESAD Pyrénées / Pau, 2020
Post Pop tente de sonder, décomposer, séquencer, l'évolution de la pensée post moderne, par la popularisation de la musique électronique, à travers le groupe Allemand Kraftwerk. La time line de ce document sample de manière non exhaustive les événements historiques & politiques du XXème siècle, mixant influences esthétiques et philosophiques aux rythmes des inventions technologiques, pour produire la bassline de la musique électronique.
Des cartes pour changer le monde
Lou Lefrançois,
isdaT Toulouse, 2021
Les cartes sont nées dans un lien fort avec le territoire. Elles ont aidé à le parcourir, le découvrir, le conquérir, et l’aménager. Depuis un siècle les cartes se sont démocratisées, popularisées et nous en utilisons tous, chaque jour. Leur utilisation est désormais commune et quotidienne mais elles demeurent des outils de projet et de pouvoir que l’on peut s’approprier pour changer le monde...
Construire avec le graphisme. La mise en fête d’un espace, l’exemple des Jeux olympiques de Los Angeles 1984
Pauline Duret,
isdaT Toulouse, 2021
Quel est le rôle du graphisme dans la constitution d’un événement ? Peut-on transformer un espace commun en un lieu de fête simplement avec les moyens du graphisme ? Avec le projet des Jeux olympiques de Los Angeles 1984 comme ligne directrice, diverses références viennent alimenter ce mémoire pour tenter de comprendre comment le graphisme peut construire. À travers ces réflexions, se pose la question du rôle du design graphique dans l’espace. En choisissant d’adopter un point de vue positif sur cette question, nous plongeons dans l’univers de la fête, des pratiques traditionnelles aux événements contemporains pour proposer nos réponses. Plus que des outils, les constructions graphiques observées dans ce mémoire révèlent le rôle essentiel du graphisme comme accélérateur social.