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Jane, Jane, Queen of Pain : gouine en cuir et lunettes de soleil
Camille Deriaz,
HEAR Strasbourg, 2022
Le conservatisme avale notre société. Dans les sens multiples de ce terme, le corps social tente de préserver une forme de mélancolie historique collective. Que ce soit à l’université où des débats sévissent à propos d’« islamogauchisme » et créent des frictions croissantes alimentées par les forces politiques, ou que ce soit dans les autres sphères publiques, des moments de rupture s’exercent. L’histoire, souvent écrite avec un grand H, nous cache bien d’autres narrations. Ne serait-ce pas le moment où les solidarités pourraient tisser d’autres formes de rapports à la connaissance ? Que de-viennent ces pluralités effacées des mémoires ? Ces mémoires de communautés, dont nous ressentont encore les effets de traumatismes engendrés par nos sociétés occidentales et coloniales, produisent des documentations à partir de ce qui n’existe plus, n’existe pas. Devons-nous perpétrer ou bien renou-veler, créer ? Comment faire reprendre corps à nos affects par des matériaux physiques, par des images et documents ? Quels assemblages émergent ? Par le prisme de l’archive traversant de nombreuses de ces questions, notamment l’his-toricisation, les vécus, la formation de lieux et les déplacements des corps. L’archive, de par son lien à la glorifiée vérité, et à la preuve scientifique néces-site d’être reconsidérée dans ses signifiants et dans ce qu’elle produit. Ce mémoire tente de démontrer les multiples possibilités qu’offrent des pratiques artistiques autour de l’archive, de ses lieux et de ses personnes avec un point de vue situé. Au travers, de rencontres, de discussions, d’échanges, de larmes, de rires, n’est-ce pas à ces endroits que se jouent les véritables constructions et proliférations de savoirs ? Peut-être que les contaminations et une modification de nos rapports au vivant pourraient constituer des voies pour des archives circulantes.
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camille.deriaz@protonmail.com